mercredi 11 février 2015

la comète C2014Q2 Lovejoy

Une comète visible à l’œil nu c'est pas tous les jours que ça arrive ! Mais même  une comète brillante reste un objet peu lumineux pour lequel il est difficile de faire ressortir tous les détails sur un cliché. J'ai profité des  rares nuits dégagées de ce mois de  Janvier pour imager cette comète  et essayer de faire ressortir les jets de gaz de plusieurs millions de kilomètres qu'elle laisse derrière elle .

faire ressortir la queue de la comète en jouant sur le contraste et la luminosité de l'image

                     
Pour obtenir le plus de détails possibles sur un objet de faible luminosité il faut accumuler le plus de lumière possible, en allongeant les poses,  et en additionnant le plus possible de clichés. Mais pour une comète comme C/2014Q2Lovejoy, qui se déplace très rapidement, cela oblige à aligner les différentes images par rapport au centre de la comète, ce qui fait que les étoiles apparaissent comme des traînées lumineuses sur l'image ci-dessus! En alignant les images  par rapport aux étoiles de  fond on peut visualiser ce mouvement, comme ci-dessous, la comète se déplace à peut près de 5 minutes d'arc par heure :




Si vous observez assez longtemps, aux jumelles ou au télescope, vous pouvez facilement repérer ce déplacement par rapport  aux étoiles environnantes (1 heure suffit).  Pour mes photos répété 30 fois  des poses d'environ 1 minute 30 secondes  ce qui s'avère  à peine suffisant pour distinguer tous les détails de la queue de gaz ionisés qui suivent la comète. Pour améliorer les choses il existe plusieurs méthodes plus ou moins basiques  : 
  • modifier les paramètres de contraste/luminosité de l'image  pour faire ressortir de fins détails   noyés  dans la luminosité globale de l'image. 
  • prendre le négatif de l'image et faire un seuillage de l'image  pour ne garder  que les niveaux de luminosité correspondants aux détails que l'on cherche à mettre en relief
  • utiliser un filtre "Gradient rotationnel" avec le logiciel IRIS comme je l'ai déjà expliqué dans un ancien billet ...
voilà ce que donne ces trois méthodes sur l'image précédente :



On peut en déduire qu'elles ont chacune leurs avantages et inconvénients :

  • jouer sur le contraste et la luminosité permet de garder une image esthétiquement correcte mais les détails sont peu mis en relief.
  • jouer sur les seuils est assez facile  mais ne permet pas de faire ressortir des détails dans des zones de l'image  avec des niveaux de luminosité très différents  (la coma est saturée par rapport à la queue ici)
  • le Gradient rotationnel  est la méthode la plus efficace, mais seul des logiciels spécialisés la propose (j'ai utilisé iris ici) et elle modifie en profondeur l'apparence de l'image, en particulier le rendu des autres éléments de l'images (les étoiles ici) devient particulièrement inesthétique
Dommage que la météo ne m'ait pas permis de faire plus de tentatives. Les nuages sont venus contrarier  ma dernière tentative au foyer de mon T200 :



Même si la comète est maintenant moins brillante  (magnitude 5 à 6 quand même) elle reste  bien placé pour l'observation depuis l'hémisphère nord entre Persée,  Cassiopée et  Andromède. Elle sera donc encore très intéressante à observer lors de la nouvelle lune de fin Février !!!

Édition 03/03/15 : finalement j'ai eu un dernier créneau d'observation de la comète  fin février  qui m'a permis de refaire une image au foyer du T200. Avec près d'1h30m de pose le résultat est correct malgré la baisse de luminosité de la comète :

4 poses de 3 minutes  alignées sur le fond d'étoiles

34 poses de 3 minutes  alignées sur le noyau de la comète

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- $\sum_{n=1}^\infty {1\over n^2}={\pi^2\over 6}$ s'obtient avec \sum_{n=1}^\infty {1\over n^2}={\pi^2\over 6}
- $\mathbb R$ s'obtient avec {\mathbb R} et $\mathcal D$ s'obtient avec {\mathcal D}
- pour les crochets $\langle .,. \rangle$ dans les commentaires utilisez \langle .,. \rangle
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