chapelet de Mercure devant le soleil

Il y a une semaine  j'ai pu observer  mon deuxième transit de Mercure devant le soleil (après celui du 07/05/2003) c’était l'occasion de ressortir mon matériel d'observation et de tenter quelques  photos. 

Durant les trois premières heures du transit je n'ai quasiment rien pu faire en raison d'une couche nuageuse assez épaisse, j'en ai profité pour installer tranquillement mon matériel. Malgré quelques troué j'ai eu le plus grand à calibrer    mes instruments (pointage, mise au point, réglage appareil photo)  lors des quelques trouées parsemant la couche nuageuse. Les premières photos que j'ai pu prendre  n'étaient pas assez nettes pour être exploitées. Ce n'est qu'à partir de  15h30 TU  que j'ai vraiment pu  observer mon deuxième transit de Mercure devant le soleil.   A l’oculaire de mon petit maksutov de 90mm  Mercure avait une jolie petite forme ronde, une tête d'épingle  bien nette se détachant  sur le disque solaire, à coté d'un réseau de tâche solaire (AR2542-2543)  bien moins contrasté. Le mouvement  de Mercure est imperceptible mais heure après heure  on prend conscience du très lent déplacement comme sur le time-lapse suivant :

Globalement mes images brutes   sont d'assez mauvaise qualité  pour de nombreuses raisons :

une turbulence atmosphérique  forte

si on peut observer ce transit c'est que  le ciel est dégagé et l'instrument d'observation est donc en plein soleil. Apriori ce sont les pires conditions en terme de turbulence, je voyais d'ailleurs pas mal de brume de chaleur  à l'oculaire  du télescope. L'alternance de passages nuageux  et la présence de vent n'a rien arrangé, ça n'était pas le jour pour obtenir des photos d'une bonne résolution. J'ai aussi quelques gouttes de pluie  qui ont laissé des trace en séchant  sur mon filtre en Mylar, mais à quelques kilomètres près j'aurai pu avoir un gros orage avec grêle (on les voit sur l'animation remonter en diagonale jusque la côte nord de la Bretagne d'où j'observe).

le manque de contraste et de détails

comme on est en plein soleil lors de l'observation, l'image du soleil sur l'écran de l’appareil photo  est difficile à lire, il faut donc recouvrir  l'appareil d'un drap ou d'une bâche pour se placer dans le noir et augmenter le contraste de l'écran, un peu comme les photographes du début du XXième siècle .  C'était vraiment nécessaire pour faire une mise au point acceptable car Mercure  apparaissait trop faiblement pour servir de repère (au viseur de l'appareil photo  Mercure  n'était même pas discernable ...). Heureusement il y avait quand même une tâche solaire (AR2542) assez grosse pour permettre une mise au point acceptable. Et puis l'autre intérêt de la bâche c'est qu'en cas de pluie ...

le pointage de l'instrument 

Il est compliqué d'utiliser le chercheur du télescope  pour pointer  le soleil, si vous voulez  utiliser vos yeux il faut protéger le chercheur avec du mylar  mais le soleil sera introuvable au moindre passage nuageux, ce qui empêche de pointer même avec une faible couche de nuages ! En plus même en le protégeant avec du mylar on doit regarder  dans le chercheur en direction du soleil ce qui reste toujours périlleux et fatigue la vue. Une solution consiste à utiliser le chercheur sans protection mais par projection sur un écran (la main dans mon cas!), on pointe donc dos au soleil mais attention à  refermer  immédiatement après le chercheur pour éviter la surchauffe et les accidents.

mon matériel aurait eu besoin d'une bonne révision dans les semaines précédentes  (aussi  bien nettoyage que collimation) mais je n'en avais pas le temps, dommage il faudra retenter le coup le 11 Novembre 2019  ...